Dans les rayons de notre bibliothèque, on peut trouver une édition de Salomé d’Oscar Wilde, illustrée par Aubrey Vincent Beardsley. Hein ? Qui ça ?
Ce dessinateur est mort de la tuberculose à 26 ans, mais il avait déjà eu le temps de laisser son empreinte dans le monde de l’illustration et d’être une grande source d’inspiration pour les maîtres du graphisme Art nouveau – certains de ses dessins me font d’ailleurs penser à du Bonnard. Beardsley, dont la rencontre avec le pré-raphaélite Edward Burne-Jones avait été déterminante, fut considéré comme l’un des illustrateurs les plus novateurs d’Angleterre. Il respecta bien peu les conventions graphiques… et encore moins les valeurs de l’Angleterre Victorienne. Son oeuvre est imprégnée d’érotisme, habitée de personnages sulfureux et fantastiques, voire noyée dans une certaine ambiance morbide.
Beardsley fit paraître ses créations dans diverses revues et en particulier dans The Savoy, publication qu’il avait créée en 1896.
Il illustra également de nombreux ouvrages, parmi lesquels ce Salomé d’Oscar Wilde. Ce drame en un acte fut écrit dans un français approximatif par l’auteur (et corrigé par, entre autres, Pierre Louÿs). Il parut à Paris et Londres en 1893, mais c’est la réédition de 1894 qui contient les illustrations de Beardsley. L’édition de 1907 contient trois illustrations supplémentaires ; c’est également le cas de l’édition que l’on possède, édité chez Ombres en 1996. Un petit ouvrage à glisser dans sa poche pour mettre un peu de piment d’époque dans l’ambiance des transports en commun